Entretien

Afin de préserver un sabre de l'emprise du temps, un bon entretien est fondamental. Celui-ci passe à la fois par une série d'opérations à effectuer régulièrement, et par la possibilité de le monter ou de le démonter (comme, par exemple, pour refaire le tressage).



Opérations courantes

Nous allons maintenant vous expliquer comment prendre soin d’un Sabre japonais.

Les règles à TOUJOURS respecter


Matériel

Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous allons énumérer le matériel indispensable. Etant donné la difficulté de se proccurer les ustensiles originaires du Japon bien que, actuellement, il est possible de trouver ce type de matériel dans certains magasins d’arts martiaux, nous mentionnerons entre parenthèses des erzatzs acceptables :

Pour le dégrossissage d’une lame abandonnée de puis plusieures années, il vous faudra : Nettoyage

Une fois que vous avez démonté toutes les pièces constitutives de la monture, le moment est venu d’examiner la lame pour en faire un bilan. Il est nécessaire de la nettoyer en procédant comme suit:

Frottez la lame avec un chiffon imbibé d’huile de parafine et essuyez-là concencieusement avec du papier, jusqu’à ce que n’apparaîsse plus aucune souillure.

Si la lame présente par endroit une léjère colorisation due à une petite oxydation, un emploi parcimonieux et très ponctuel d’une fine laine d’acier pourra avoir une certaine efficacité. Pour une altération plus profonde, il convient d’ôter la rouille active sans toucher au pourtour sain. Pour cela un usage exceptionnel d’une pièce de monnaie de métal tendre (20 centimes) pourra atténuer l’atteinte par un frottement patient.
Il est évident que seul un polissage traditionnel à la pierre pourra vraiment remédier à ces altérations.

Dégraissage

Une fois la lame propre, il conviendra de la dégraisser à l’aide de l’Uchiko. Pour cela, tapotez léjèrement la lame sur toute sa longueur puis l’essuyer avec le papier Nuguishi.

Elle sera ensuite recouverte d’une très fine couche d’huile Katana Abura, sans omettre la partie recouverte par le Habaki.

Nettoyable des montures

Les montures seront nettoyées délicatement, sans utilisation d’abasif ou de pâte à polir. Un léger cirage à la cire d’abeille chaude donne de bons résultats.

Conservation du sabre

Les puristes conservent leurs lames dans des Shira Saya, la monture étant assemblée à part sur une lame de bambou. Il est de bon ton, pour éviter la poussière, de préserver les sabres par une gaine de soie.

L’entretien périodique de la lame consistera en un nettoyage à l’Uchiko suivi, bien que cela soit contreversé en fonction des experts et des livres, d’une léjère lubrification. Cette périodicité dépendra beaucoup du taux d’humidité ambiant.



Montage et Démontage

Si un jour, vous devenez l’heureux propriétaire d’un sabre japonais, quelle que soit sa monture, il vous faudra déshabiller la lame pour, dans un premier temps la nettoyer, puis lui assurer une bonne conservation.

Démontage

Le démontage est en principe facile, une cheville à sortir de son logement et toutes les pièces se démontent. Il suffit de posséder un chasse-goupille (Menuki Nuki).

Malheureusement, sur les lames qui ont été longtemps négligées ou dont la poignée n’est pas d’origine, les choses ne sont pas aussi simples. Il faut alors avoir recours à une méthode plus opérationnelle.
En effet, la rouille, le mélange d’huile séchée et de poussière rendent bien souvent le démontage de la poignée peut aisé après avoir chassé le Menuki. Il y a lieu d’employer d’autres moyens.

Le premier consiste à tenir le sabre par la poignée, sans son fourreau, la lame inclinée à 45° vers le haut. Il faut ensuite frapper la poignée avec l’autre main ouverte. Ce procédé est très souvent employé avec réussite par la plupart des collectionneurs.

S’il échoue, il faut intervenir avec précaution et sans énervement sur la garde. Prenez la peau de chamois et entourez en soigneusement la Tsube afin de la protéger et la lame pour éviter les coupures. Placer la planchette de bois contre la garde et frappez en doucement la tranche à l’aide du maillet. Répartissez bien les coups des deux côtés de la lame, jusqu’au déblocage de la Tsuka.

Celle-ci otée, Fuchi, Seppa et Tsuba viennent sans problème. Il arrive que le Habaki pose plus de difficultés. Il faut alors employer la même méthode avec beaucoup de précautions.

Remontage

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Tressage de la Tsuka

D'une technique moins difficile qu'il n'y parait, le tressage de la poignée permet de remettre une Tsuka en état avec une cetaine pratique. L'élément essentiel d'une exécution soignée reste bien entendu la qualité du ruban. Les rubans synthétiques n'égaleront jamais celle des passementeries de soie qui sont, malheureusement, difficiles à se proccurer.
Sous chaque torsion de la tresse, un petit triangle de papier maintient le juste écart et évite un glissement. Ce triangle, indispensable, peut se fabriquer aisément, l'idéal étant d'en récupérer un maximum sur l'ancienne Tsuka.

Avant de commencer votre ouvrage, il est conseillé de tremper les deux extrémités du cordon dans de la colle ou de les entourer de papier adhésif. CEtte action leur donnera une certaine rigidité qui facilitera le nouage final.

Le tressage débute et se termine toujours du côté Omote. Il faut donc appliquer le milieu de la tresse près du Fuchi, la première torsion ayant lieu sur la face Ura.
 
1. Positionnez le Tsuka Ito au milieu de la face Omote, près du Fuchi. Sur la face Ura, effectuez la première torsion vers l'intérieur, enamenant le ruban dans l'axe de la poignée.
2. Faites la deuxième torsion et insérez les petits triangles de papier sous la tresse.
3. Prenez l'autre moitié du ruban et faites la troisième torsion, en veillant à bien emprisonné le triangle de papier.
4. Effectuer maintenant la quatrième torsion, en assurant une tension maximale sur le ruban. Ajustez à l'aide d'un petit outil.
5. Continuer ce procédé, en alternant les superpositions. Le ruban qui est dessous passera dessus lors de la torsion suivante.

D'une façon générale, les dimensions suivantes de ruban sont nécessaires à une bonne réalisation de la poignée :

Ce qui importe avant toute chose dans ce travail c'est une bonne régularité du tressage qui s'obtient par une tention forte du ruban pendant son exécution et une bonne expérience. A l'aide d'un petit outil plat, vous pourrez ajuster au mieux l'aspect de celui-ci. Une fois les noeuds terminés, une léjère pointe de colle vous assurera un bon maintien de l'ensemble.

Les noeuds

Du côté Ura :
1. Passez une extrémité du ruban sous la dernière torsion.
2. La deuxième extrémité passe sous la précédente, et au dessus de la dernière torsion.
3. Ce même bout passe ensuite sous l'ensemble, pour ressortir vers le kashira.
4. Reprenez la première extrémité et faites passer sous l'ensemble, par un mouvement circulaire. Après avoir introduit un petit morceau de papier pour éviter à la tresse de glisser sous le noeud, assurez la tension..
5. Faites ensuite passer les deux bouts à l'intérieur du Kashira.

Noeud final du côté Omote :
1. Insérez le premier bout sous la dernière torsion du côté Omote.
2. Faites le tour complet en faisant ressortir le ruban vers le bas.
3. Passez le deuxième ruban sous l'ensemble.
4. Entourez le noeud ainsi formé avec cette même extrémité. Prenez soin d'introduire dans cette boucle deux petits morceaux de papier pour lui éviter de glisser sous l'ensemble. Coupez les bouts dépassant et mettez un point de colle pour assurer une bonne tenue.


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